Pyr̩n̩es 2010 РRando sur le GR10 et dans la r̩gion de Gavarnie

octobre 21st, 2010 Posted in MONTAGNE

JOUR 4

Vendredi, 18 juin 2010, nuageux, neige, grésil, pluie


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Destination: le refuge de Baysellance

Sept heures trente, le dortoir prend vie. J’ai mal à la gorge et j’ai les yeux englués de pus. Malgré tout, nous avons tous les deux assez bien dormis. Petit déjeuner style refuge: le café est rapidement froid, et la nourriture assez sèche. Nous procédons rapidement. Quelques minutes plus tard, nous sommes prêts à entreprendre la montée vers la Hourquette d’Ossoue.

C’est presque plus confortable dehors, qu’à l’intérieur. Nous contemplons une dernière fois le site. Alors que je suis pratiquement immobile, mon pied gauche trouve le moyen de glisser sur un rocher arrondi. Me voilà par terre. Ce n’est qu’une petite glissade, et je me relève sans trop de mal. (Pourtant, au moment d’écrire ses lignes, 4 mois plus tard, je suis toujours incommodé par une douleur récurrente au bras gauche) Le groupe de français nous suit. Ils ont fait une petite cordée, pour y installer la dame estropiée. Comme elle ne peut pas se servir de ses bâtons, elle sera protégée en cas de chute.

Pour admirer Sieur Vigmale dans toute sa splendeur, nous aurions souhaité un grand ciel bleu, et une visibilité à l’infini. Mais, ce qu’il nous est donné de voir est très troublant. Le décor est théâtral, dramatique, impressionnant, mystérieux. Nuages lourds, rubans de brouillards, rochers gris, neige blanche, et juste assez de visibilité pour se repérer.

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Surgissant de la brume, quelques énergumènes descendent en sautillant comme des chèvres. Pas de sacs à dos, juste un peu d’eau. Il s’agit semble-t-il d’un groupe qui participent à une course. Ce sont sûrement des habitués, mais le temps d’aujourd’hui semble les embarrasser. Ils sont plusieurs à nous demander des indications sur la direction, ou si nous avons vue passer des gens qui descendaient rapidement. Ils semblent un peu déboussolés.

Nous ne sommes plus très loin de l’embranchement pour le col d’Arraillé. La neige recouvre presque tout. Il faut maintenant obliqué à droite. Le brouillard nous enveloppe. Les traces dans la neige, deviennent difficiles à lire. Les repères visuels à gauche jouent à cache cache. Il semble y avoir un peu de confusion. Deux des français sont des randonneurs aguerris, qui ont plus de 30 ans d’expérience en montagne. Il y celui qui a organisé le tour et l’autre qui a tendance à prendre les devants. L’organisateur, carte et boussole en main, discute avec le deuxième et lui indique que l’on devrait plutôt marcher en courbe de niveau jusqu’à la montée finale vers la hourquette. Ils se mettent d’accord et nous continuons. Il se met à neiger. Nous avançons en file serrée, pour ne pas nous perdre de vue.

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Une autre expérience de montagne qui porte à réfléchir. Une visibilité réduite, une piste imprécise, qui s’efface peu à peu sous les accumulations de neige… Si nous avions été seul, nous aurions pu éprouver un certain inconfort … (Vive le GPS?)

Finalement, la Hourquette d’Ossoue est juste au dessus de nos têtes. Nous sommes tous très contents de nous retrouver sur le col. Nous devions gravir le petit Vigmale qui est maintenant à notre portée. Mais, étant donné les conditions difficiles, et le manque de visibilité, cela ne vaut pas la peine. Dommage. Nous descendons tous vers le refuge de Baysellance.

Par rapport au refuge des Oulettes de Gaube, la salle d’accueil des visiteurs est sombre et toute petite. Les sacs à dos ne sont pas admis à l’intérieur. Il faut récupérer nos choses et les mettre dans un panier. À notre arrivée, la pièce est déjà encombrée de personnes, qui se préparent à quitter le refuge. Le plancher de la salle est mouillé. Il faut se trouver des sandales dans l’étagère. Elles sont un peu mélangées, et n’ont pas l’apparence soignée des CROCs de la veille. Nous sommes tous tassés les un sur les autres. Il fait très froid et très humide. C’est un moment extrêmement désagréable. Nous finissons par avancer dans la pièce centrale où il y a un petit réchaud. Puis nous allons réserver nos places au dortoir.

Ce qu’il peut faire froid et humide, c’est incroyable. Nous allons à la cuisine où sont les autres. Louise commande un soupe et moi des pâtes Carbonara. Les portions sont grandes et chaudes. Cela fait un grand bien. Même dans cette salle, qui est un peu plus chaude, notre souffle produit une vapeur visible.

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Un groupe arrive de Gavarnie. Ils sont montés pour tenter l’ascension du Vigmale. Ils nous disent que la piste est bien indiquée et que si nous voulons aller à Gavarnie aujourd’hui, ils pourraient nous ramener en minibus vers la fin de l’après-midi. Nous n’aurions qu’à les attendre au 1er stationnement du barrage d’Ossoue.

Nos amis Jeanne et Robert devaient être à Gavarnie ce soir… L’idée de les rencontrer devant une bonne bouteille, à la chaleur d’un bon resto, commence à se former dans notre cerveau. La soupe et les pâtes nous ont un peu ragaillardis. Nous décidons d’accepter l’offre du groupe et de partir. La gardienne du refuge n’est pas très heureuse de notre décision, mais accepte de nous rembourser. Nous quittons le refuge vers 14:30. La descente va bon train. Certains passages ont l’air tout à fait spectaculaire. Dommage toute cette brume. Dans le secteur Barranco d’Ossoue, les corniches surplombent le vide. C’est très impressionnant.

Nous continuons la descente entre marmottes et torrents et atteignons le plateau du barrage d’Ossoue. À partir de ce moment, nous marcherons sous la pluie forte, et le vent. Nous atteignons le stationnement ou est garé le minibus. Si nous nous arrêtons ici sous cette pluie, nous prendrons froid. Nous décidons de continuer à marcher. Ils n’ont pas le choix de nous croiser. Une heure plus tard, nous entendons enfin le bruit d’un véhicule derrière nous. Les sacs se retrouvent dans le coffre arrière et nous prenons place avec nos impers mouillés sur de magnifiques banquettes en tissus. Pas de problème nous rassure le chauffeur. C’est fait pour ça. La descente vers le village en longeant le précipice est impressionnante et surtout très longue. Du coup nous réalisons que si nous étions descendus au village à pieds, nous ne serions arrivés qu’en début de soirée. Nous aurions été totalement anéantis.

Le minibus nous laisse devant la porte de L’hôtel Compostelle. La proprio de l’hôtel nous accueille avec gentillesse. Elle nous amène à la salle de chauffage où nous pourrons faire sécher tous nos trucs. Nous nous installons dans notre chambre avec douche. HHHUUMMM, une bonne douche bien chaude. Jeanne et Robert reviennent d’une balade. Nous sommes bien heureux de nous retrouver. Bien lavés, et changés, nous partons pour souper. Le restaurant La Ruade nous attend avec un bon feu de foyer. On y mange comme des rois. Le vin est bon, les assiettes sont copieuses et délicieuses. Nous avons même droit à des bouchées surprises gratuites. Nous allons ensuite au Café des Cascades, ou nous enfilons des armagnacs. Puis c’est le retour à l’hôtel pour un dodo des plus mérités.

Quelle journée fantastique….nous avons l’impression d’avoir vécu trois jours en un.


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  1. 3 Responses to “Pyrénées 2010 – Rando sur le GR10 et dans la région de Gavarnie”

  2. By Louise on Nov 10, 2010

    Bonjour à vous 2

    Que dire, sinon que c’est de toute beauté ces photos. Tu es un très bon photographe Jean-Pierre (enfin, je suppose que c’est J-P).

    J’en avais les larmes aux yeux. Vraiment, vous êtes privilégiés de pouvoir faire ces merveilleuses randonnées. Je donnerais cher pour avoir la santé et vous suivre.

    Merci de nous permettre de vivre en images et en pensées vos beaux voyages.

    Louise xxx

  3. By France & André on Nov 16, 2010

    Bonjour Louise & Jean-Pierre,

    Encore une fois votre récit nous a captivé, en plus de nous faire voyager et rêver de belles randos. Comme toujours les photos sont magnifiques.

    Quand vous aurez le goût de faire une randonnée téléphonez nous.

    À bientôt!

    France & André
    xx

  4. By Josée on Nov 26, 2011

    Bonjour Louise et Jean Pierre, je lis avec beaucoup d’emotion votre récit du voyage dans les Pyrenées.
    A quand celui de septembre de cette année, j’ai gardé un très bon souvenir de votre trop court passage chez moi.
    Je vous embrasse
    Josée

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