Pyrénées 2011, la région de Néouvielle

JOUR 2

Mercredi, 21 septembre 2011, Ensoleillé

Vers le Chalet-refuge du Lac d’Orédon

1 Refuge de la Glère | 2 Hourquette de Mounicat | 3 Hourquette d’Aubert | 4 Lac D’aubert | 5 Lac d’Aumar | 6 Les Laquettes | 7 Lac du Cap de Long | 8 Chalet-refuge d’Orédon

Nous quittons le refuge vers 8:00

Nous saluons les deux jeunes montagnards de la veille. Ils nous remettent un petit cadeau. Une mini bouteille de liqueur de Mirabelle. Le gars nous dit qu’ils cherchent à alléger leurs sacs et que ces petites bouteilles sont en surnombre. En riant, ils nous disent que ça peut donner un peu de courage dans les moments difficiles. Ce soir, ils coucheront dans une cabane de pierre non gardée. Le gars semble prendre bien soin de sa jeune compagne. Ils sont charmants. Ils nous rappellent un peu notre jeunesse.

Nous contournons le premier lac et montons vers l’est. Comme toile de fond, on ne peut demander mieux. L’ambiance est magique. Température idéale, nous profitons de chaque moment. Lorsque nous regardons vers l’arrière, le refuge de la Glère réapparaît sous différents angles, tout en devenant minuscule.

Nous arrivons bientôt au lac Mounicot, qui nous révèle une eau turquoise parfaitement clair. Puis une belle montée le long d’une cascade va nous jouer un bon tour.

Captivés par tant de beauté, nous oublions de traverser le cours d’eau, pour demeurer au nord du lac de la Mourele. Mais, ce lac nous a hypnotisés. Nous y découvrons un groupe de campeurs en train de taquiner la truite. C’est un site fabuleux, une cuvette d’eau pure enclavée dans d’immenses rochers.

Arrivés à des installations qui ressemblent à un ancien site de barrage, et bien au sud du lac, nous sortons de notre torpeur. Aujourd’hui, c’est difficile de se positionner. Le sentier emprunté en est un d’hiver. Son balisage est constitué uniquement de cairns. En étudiant attentivement la carte du GPS, nous constatons que nous allons plutôt vers le pic de Néouvielle. Selon le proprio de l’hôtel des Cimes, ce 3 000 mètres (avec son glacier) était à notre portée. Nous pouvions par la suite nous rendre à Orédon par un autre sentier. Mais le pic nous semble encore très loin, et les cartes ne montrent pas tous les chemins. Nous revenons vers le lac Mourele et demandons des renseignements aux campeurs. Il fallait effectivement demeurer au nord du lac.

Nous retrouvons, non sans peine, la piste des cairns et filons vers la hourquette de Mounicot. Nous venons de perdre 1:05 sur notre trajet. Mais nous avons vu des choses fascinantes, alors nous n’avons même pas de regret. Nous avançons doucement, en prenant bien soin de localiser chacun des cairns, et en confirmant notre position sur le GPS.

À 13:00 nous sommes sur la hourquette de Mounicot. Devant comme derrière, le paysage est à couper le souffle. Nous prenons une pause bien méritée. En face, nous pouvons voir la hourquette d’Aubert, et la longue montée en lacet, qui nous attend. Mais avant, il faut d’abord nous rendre au fond de la vallée, et ça n’est pas une mince affaire. Nous devons traverser, entre autre, une longue section d’éboulis, qui est assez casse-gueule.

Nous voici finalement en approche pour la hourquette d’Aubert. C’est un endroit très fréquenté, car de l’autre côté, les sentiers sont accessibles à partir de stationnements. Sur la hourquette nous découvrons un autre paysage merveilleux. C’est la vallée des lacs qui est à nos pieds. Nous prenons un bon repos. Il faut refaire nos forces, car le lac où nous devons nous rendre n’est même pas visible, tellement il est enfoncé dans la vallée.

À 15:20 nous nous mettons en marche. Nous ne perdons pas de temps. Dans les sections aménagées, nous accélérons. Dans les sections d’éboulis et les pierriers, rien à faire, il faut avancer prudemment. Plus nous approchons des stationnements, plus il y a foule. Cela me fait un peu penser à nos parcs nationaux. Peu à peu le paysage devient moins spectaculaire. Après les Laquettes, une longue descente s’étire le long d’un torrent qui alimente le lac d’Orédon.

Après une bonne demie-heure, une lointaine tache turquoise apparaît entre les feuilles des arbres. Nous y arriverons. Au stationnement du barrage, nous constatons que nous devrons monter une pente abrupte pour atteindre le chalet du lac. Il est 18:15, ça y est… nous y sommes. L’hôtesse est d’une gentillesse extrême. On lui demande s’il y a une chambre de libre….OUI…..on lui demande s’il y a de l’eau chaude NON…. mais c’est une blague…. il y a des tonnes d’eau chaude!

Une heure plus tard, nous sommes douchés, et douillettement installés. Assis sur le grand balcon, nous profitons du coucher de soleil devant une grande pinte de bière, ultra pétillante. C’est de loin la meilleure bière du voyage. Notre grande fatigue est disparue. Nous discutons de la prochaine étape, que nous avons hâte d’aborder. Les 14.2 km ont été franchis en une dizaine d’heures. Dix heures à transporter nos gros sacs à dos.

Le souper est copieux et délicieux. Les salles à diner sont très bien décorées, et on s’y sent bien.

Il faut maintenant aller se reposer, et rêver à la suite des évènements.