PYRÉNÉES 2013 – Un trek en région dévastée

ÉTAPE 11

Dimanche, 30 juin 2013, soleil

Des Granges D’astau à Lac d’Oô et Espingo

(1) Granges d’Astau (2) Le lac D’Oô et auberge (3) La super chute du lac d’Oô
(4) Le refuge d’Espingo et son cirque

Dans chacune de nos chambres, les bouilloires ronronnent. Le café est prêt. Nous ramenons nos plateaux biens garnis aux tables de la terrasse du resto. Malgré la possibilité de chauffer la chambre, nous préférons déjeuner à l’air frais du petit matin.

Nous quittons les lieux vers 9:15 hres. Le début du sentier s’avère être presqu’une route carrossable. Si aucun véhicule n’y circule aujourd’hui, c’est sûrement à cause de ces coulées de boues et de gros cailloux. Certaines sont impressionnantes. Il faut carrément les escalader. J’imagine entendre le vacarme assourdissant de ces immenses blocs de pierres, dévalant la pente à toute allure pour se fracasser en fond de vallée. Combinés aux coups de tonnerre des violents orages, ça doit être terrifiant.

Nous ne mettons pas long à déboucher sur le corridor du barrage du lac d’Ôo. Nous découvrons le site, comme si nous déballions un gros cadeau. À chaque dizaine de mètres, on en voit un peu plus. Le pont de pierre, l’auberge-restaurant, le barrage, la fabuleuse chute et son lac émeraude. Un site d’une beauté spectaculaire.

Nous continuons d’avancer en gravissant le flanc de la rive gauche du lac. S’en suit une succession de traversées de torrents. Les uns encombrés de névés, d’autres surmontés de chutes. Il y en a pour tous les goûts. Leurs caractéristiques communes: un fort débit et un niveau d’eau élevé. Dernier coup d’œil sur le lac d’Ôo. Nous sommes tellement haut qu’on a peine à distinguer les bâtiments et le barrage.

Un ultime effort dans un couloir étroit, et nous avons droit à une autre belle surprise. Nous apercevons le refuge d’Espingo qui trône un peu plus bas sur un petit promontoire. Le site est enclavé dans un cirque tout à fait magnifique.

Nous sommes émerveillés. Le lac d’Öo et Espingo sont des petits bijoux que nous n’aurions pas pu découvrir sur l’itinéraire original. Ce mauvais temps nous a permis de constater que les beautés des Pyrénées ne sont pas limitées, à la seule région de Gavarnie et Hautes Pyrénées. Curieusement, malgré la journée splendide, il n’y a pas foule à Espingo. Nous rencontrons le gardien est ses amis et nous nous installons.

Après les rafraîchissements d’usage et une bonne omelette, nous partons à la découverte du territoire. Moi, je file vers le lac Saussat en bas du côté gauche. J’escalade ensuite quelques uns des gros caps de roches. Je peux ainsi observer le décor sous différents angles. Pour leur part, les autres ont entrepris de descendre vers le lac Espingo. Je me dirige vers eux. Louise et André n’ont pas pus résister à l’attrait de cette eau glacée, et se sont baignés.

Ce soir nous aurons droit à la présence d’un groupe scolaire. Pour le moment tout est bien tranquille. Nous en profitons pour discuter avec le gardien et ses amis. Marqués et étonnés par la présence de vipères dans la région des granges d’Astau, je profite des connaissances du gardien pour ramener le sujet sur la table. Je suis doublement surpris d’apprendre que les serpents sont bien présents à toutes les altitudes. Il ajoute qu’il n’est pas rare d’en apercevoir sur les névés. Ils profitent ainsi de la réverbération de la neige pour trouver un peu de chaleur. Il nous mentionne que la faune reptilienne est aussi présente dans les alpes, et un peu partout en France. Il n’y a que la région du Nord-Ouest qui en est exempte.

Nous avons presque terminé notre repas, lorsqu’arrivent les premiers élèves. Ce sont des ados. Nous nous sommes dits que la tranquillité des lieux allait être mise à rude épreuve. Mais ce ne fut pas le cas. Ils ont été relativement calmes et disciplinés. Après 10:00 hres, tout est devenu silencieux et nous avons bien dormi. Il faut dire que nous avions notre propre dortoir, fermé.