PYRÉNÉES 2013 – Un trek en région dévastée

ÉTAPE 4

Samedi, 22 juin 2013, soleil

De Campana vers le Bastanet

(1) Lac et refuge de Campana (2) Lac de Bastan (3) Le Col de Bastan
(4) Le refuge du Bastanet

Ce matin, il fait grand beau temps. Nous remercions Michel et sa femme pour les bons moments vécus, et les bons services reçus.

Même si nous marchons à peu près dans les traces de la veille, le paysage n’a rien de comparable avec ce que nous avons vu hier. Ça brille de partout, tout est rempli de lumière. Nous sommes au col du Bastan en peu de temps. Nous laissons nos gros sacs sur le col et entreprenons la montée vers le sommet. C’est un vrai plaisir. À part un ou deux endroits où il faut un peu plus de vigilance, l’ascension s’avère relativement facile. Rien ne presse, nous prenons le temps qu’il faut pour admirer un des plus beau panorama de montagne.

Nous retournons au col. La piste du GR menant au Bastanet descend normalement en plein centre. Ajourd’hui, elle dort sous plusieurs mètres de neige. La pente est très pentue. Nous tentons une descente sur une partie dégagée à droite. Après quelques mètres seulement c’est l’impasse. Nous n’avons pas le choix. Il faut descendre sur la neige. Toujours prêt à servir de cobaye, André monte sur la neige. Après seulement quelques pas, les pieds ne tiennent plus. Le voilà qui glisse de côté vers le bas de la pente. Un peu inquiet nous attendons sa réaction. Il n’est pas blessé, tout va bien. Il nous suggère de carrément descendre sur les fesses. France se dit qu’elle devrait être capable de faire mieux. Un petit pas de plus et la voilà elle aussi partie en cavale. Elle met un certain temps à retrouver ses esprits. Nous sommes rassurés de la voir finalement se relever.

Louise et moi n’essayons même pas de marcher. C’est sur les fesses que tour à tour, nous nous lançons dans la longue glissade. Tout se passe bien. En deux minutes, nous sommes tous à nouveau sur nos pattes et bien gorgés d’adrénaline. Nous reprenons notre marche vers le refuge en profitant de ce temps radieux qui nous a fait défaut depuis notre arrivée.

Il y a beaucoup d’action au refuge du Bastan. Un groupe de quinca s’apprête à partir pour grimper un col pas loin. Il y aura beaucoup de personnes dans le dortoir cette nuit. La gardienne, un petit bout de femme pleine d’énergie, nous accueille gentiment et nous propose de passer la nuit dans une petite cabane un peu à l’écart du refuge. Nous nous rendons sur place et sommes enchantés de l’endroit. En discutant avec la gardienne, nous apprenons que l’Orédon vient de rouvrir. Ils ont dynamité le gros rocher et l’approvisionnement est maintenant possible. Nouvel espoir… pourrions nous rejoindre le refuge de la Glère en montant le pic de Néouvielle ou en passant par un col tout près? En tout cas le site de l’Orédon vaut la peine d’être vu. La gardienne réserve nos places.

Après un copieux souper au canard confit, arrosé d’une bonne dose de vin rouge, nous quittons le refuge bruyant pour nos appartements tranquilles.

ENTENDU….

Pendant le repas, la gardienne nous a instruit sur la façon de bien dompter un Âne. Elle s’est exprimée avec de grands gestes et en ces mots:

«Tu l’attrapes par la courroie et tu lui gueule à la tête, que c’est toi qui mène.»

Étant donnée la petite taille de la gardienne, et sa grande énergie, c’était charmant et très drôle de l’imaginer, sermonnant son bourriquet.

Nous avons tous biens ri.

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