PYRÉNÉES 2013 – Un trek en région dévastée

ÉTAPE 5

Diomanche, 23 juin 2013, Brouillard, Soleil, Brouillard

Du Bastanet vers le chalet refuge de l’Orédon

(1) Le Pichaley (2) Refuge du Bastanet (3) Le torrent et la cabane de Port-Bielh
(4) Le lac de l’Oule (5) Le col d’Estoudou (6) Le lac et le Refuge Hotel de l’Orédon

Avant de quitter le refuge nous mentionnons à la gardienne que s’il n’y a pas de sortie possible vers la Glère, nous devrions revenir au Bastan demain. Pour nous éviter un aller retour par la même piste, elle nous suggère alors un itinéraire particulier pour atteindre l’Orédon.

Nous remontons vers la base du Pic du Bastan. Peu de temps après notre départ, nous nous retrouvons dans un épais brouillard. Le GPS vient encore une fois à notre rescousse. Nous parvenons tant bien que mal à avancer, et même parfois à retrouver des bouts de piste sans neige. L’un de ces tronçons nous place par contre un peu dans l’embarras. Il faudrait redescendre vers une cabane, mais du col où nous sommes la pente plonge vers le bas avec raideur. Le brouillard est si épais que ne voit pas à 3 mètres. Compte tenu de notre expérience de glissade involontaire au col du Bastan, et du fait qu’il est impossible de savoir si la pente est parsemée d’obstacles, ou si encore il y a un plan d’eau à la base, nous nous défendons d’avancer dans cette direction.

Nous cherchons un peu plus haut sur des pentes moins pentues, le passage idéal. Nous trouvons enfin un petit boisé rocheux dans lequel il sera plus facile de descendre, compte tenu que nous pouvons nous agripper aux arbres et aux rochers. Puis sur le plateau devant nous surgit la cabane de pierre. Nous décidons de nous y reposer et de grignoter un peu. Au même moment, le soleil s’apprête à gagner son combat sur les nuages. De belles éclaircies nous permettent d’admirer un merveilleux paysage.

La prochaine étape est dédiée à la traversée de nombreux torrents, dont un que nous avons franchi avec beaucoup de difficulté et pour rien. Mon GPS était zoomé trop près et je n’ai pas vu que le sentier revenait un peu plus bas, du côté où nous étions. Après un moment, je me rend compte que nous avons loupé l’intersection de la petite cabane. Tant pis. Nous continuons dans le même sentier qui devrait nous mener au lac de l’Oule. Nous pourrons ensuite nous rendre à l’Orédon par le sentier OFFICIEL. De tout façon, il y a tant de neige et tant de torrents gonflés, que le circuit proposé par la gardienne aurait probablement été très difficile. Pour les habitués, tout est plus facile, et habituellement les sentiers ne sont pas cachés sous la neige, en cette saison.

Nous arrivons au lac de l’Oule. Là encore problèmes majeurs. Le site est inondé et les torrents difficiles à traverser. Après quelques rencontres et discussions avec d’autres promeneurs, nous arrivons à trouver des endroits où il est possible de gagner l’autre rive.

Après une pause bien méritée, nous entamons la montée vers le col de l’Estoudou. Nous avons plusieurs heures de marche derrière nous, et la montée est longue et épuisante. Au col, nous sommes arrêtés par un troupeau de moutons qui nous bloque l’accès à la descente. André s’avance, mais s’arrête aussitôt. À quelques pieds plus haut sur la butte, un bouc nous regarde d’une façon bizarre. Il n’a pas l’air très aimable. Ces animaux sont habituellement inoffensifs, mais comme nous n’avons pas l’habitude, nous préférons reculer. Après quelques minutes, nous décidons de faire du bruit avec nos battons et en parlant fort. La tactique fonctionne. Les moutons couchés se lèvent et la meute disparaît derrière la colline. Nous avons le chemin libre. Nous descendons allègrement jusqu’à l’Orédon, en traversant des bandes de brouillard de plus en plus présentes.

Notre hôte nous indique que nous serons les seuls clients ce soir. Il va nous traiter aux petits oignons. Après une bonne douche chaude, nous nous retrouvons devant un beau feu de foyer, sirotant de bonnes bières pressions. Nous avons droit à un cadeau: un gros bol de croustilles.

À la grande surprise de l’aubergiste, un groupe se pointe à la dernière minute. Nous ne serons donc pas seuls, mais nous aurons tout de même droit à un traitement royal.